Les sites sont rappelés ici dans l’ordre où nous y avons accédé, du moins la plupart d’entre nous car nous avons perdu quelques sociétaires dans le dédale d’étroites routes goudronnées qui permet d’accéder au site de Fournol.
1 – Las Pélénos
2 – Sous-les-Vignes
3 – Abri du Moulin du Milieu
4 – Abri Peyrony
5 – Roc de Gavaudun
6 – La Borie del Rey
7 – Le Martinet
8 – Fournol
Présentation du site par Mathieu LANGLAIS et Jean-Baptiste MALLYE
Quelques centaines de mètres de marche aisée nous ont menés du cœur même du petit village de Blanquefort-sur-Briolance jusqu’à ce gisement qui fut exploré dans les années 1950 par L. Coulonges. Il y découvrit une occupation mésolithique surmontant des niveaux épipaléolithiques contenant des équipements en silex inédits. Il leur attribuera le nom de Laborien. Les fouilles en cours, reprises depuis 2019 par M. Langlais et J.-B. Mallye, ont, entre autres, pour objectif de donner à ce Laborien la crédibilité et la reconnaissance qui lui manquent.
Dense et riche accueil de M. Langlais et J.-B. Mallye, assistés de plusieurs adjoints ou petites mains, soit ici sur la fouille, soit une vingtaine de mètres en contrebas, en poste au tamisage des sédiments, en bordure de ruisseau. Merci à eux tous d’avoir accepté que nous perturbions un peu leurs travaux.
M. Langlais, directeur réglementaire de la fouille, est un chercheur de qualité, reconnu comme tel avec raison, et au fait des méthodes de fouille en vigueur.
La présentation du site et des travaux en cours a permis de revisiter superficiellement l’évolution de ce type de recherche sur les 50 dernières années.
En termes d’outils, un tachéomètre à remplacé les grilles de carroyage et la lunette de chantier. Couplé à la photographie numérique (photogrammétrique ?), ils ont remplacé le dessin.
C’est un plus certain sous certains aspects. Mais la disparition du relevé sur site et de l’impérative étroite observation humaine qui lui est associée est-elle vraiment un plus ?
Pour le reste rien n’a apparemment changé. Ni la position des fouilleurs, ni probablement la marque des seaux.
L’évolution la plus notable est peut-être ailleurs :
En deçà de l’objectif scientifique, l’objectif méthodologique mériterait une réflexion de fond.
L’objet n’est plus de regarder et interpréter le site sur place. L’objet est clairement de collecter des données destinées à être étudiées en laboratoire, malaxées dans et par des ordinateurs.
Sur les marges, il peut s’agir aussi d’une influence (pernicieuse ?) de l’archéologie préventive, dans laquelle, structurellement, l’objectif formel n’est pas la recherche mais l’archivage conservatoire de données.
Mais on est peut-être en présence d’une (nécessaire ?) évolution structurelle ; de la maturation méthodologique d’une science qui jusque-là cherchait ses marques.
J.-B. Mallye, chapeaute son équipe. On note la présence du tachéomètre/roi, dont toute panne entraîne la quasi-interruption d’un chantier.
Un peu de science-fiction : dans combien de temps ces fouilleurs seront-ils remplacés par un « scanner-gratouille-balayette » qui fouillera, dessinera, cotera, classera en termes de nature et de forme, tous les éléments présents. Enfin … uniquement ce qu’on lui aura appris à analyser.
Rédaction Y. Le Guillou
L’association « Préhistoire du Sud-Ouest » est entièrement indépendante de la Mairie de Cabrerets. Nous remercions la commune, ses élus, et la direction du centre du Pech Merle de leur soutien sans faille.