Publié avec le soutien de la DRAC Occitanie et du Département du Lot
La grotte Roussignol
SOMMAIRE
1 – Claude Lemaire, une vie, plusieurs vies, de multiples passions et un engagement à toute épreuve
2 – La grotte Roussignol à Reilhac (Lot). Historique – Collections – Publications
3 -Les publications de référence
4 – La grotte Roussignol aujourd’hui : reflets d’hier
5 – La grotte Roussignol (Reilhac, Lot). Cadre chronoculturel : l’apport de l’industrie lithique
6 – Aperçu archéozoologique d’un corpus remanié mais majeur : la grotte Roussignol (Reilhac, Lot)
7 – La grotte Roussignol (Reilhac, Lot). L’industrie osseuse, la parure et l’art. Paléolithique, Épipaléolithique, Néolithique
8 – La statuette féminine ou le « Galet-Femme » de la grotte Roussignol à Reilhac (Lot)
9 – Vous avez dit Homo : les restes humains de la grotte Roussignol
10 – La grotte Roussignol après le Néolithique
Résumé des auteurs
Claude Lemaire, une vie, plusieurs vies, de multiples passions et un engagement à toute épreuve
Claude Lemaire a consacré une grande partie de sa vie à la Préhistoire. Passionné, il forgera ses connaissances en intégrant des équipes de fouilles et dans la lecture. Il s’attachera à la diffusion du savoir au plus grand nombre. Son investissement au sein de l’association Préhistoire du Sud-Ouest qu’il fondera en 1996 et dont il sera le président, en est le fruit. La grotte Roussignol lui doit de n’être pas tombée dans l’oubli. Il nous livre ici quelques réflexions, souvenirs et anecdotes d’une vie bien remplie au service de la Préhistoire mais pas seulement.
Résumé des auteurs
La grotte Roussignol à Reilhac (Lot). Historique – Collections – Publications
La grotte Roussignol s’ouvre au monde moderne un peu après 1870. Considérée comme entièrement exploitée, elle sombre dans l’oubli vers 1890 pour ne subir ensuite que de discrètes interventions désordonnées. Le matériel archéologique, fruit d’excavations et prélèvements anarchiques sera transformé en engrais ou dispersé aux quatre coins du monde. Hormis une publication de 1889, qui seule jusqu’à présent structurait notre connaissance scientifique du site, les autres écrits y référant seront des descriptions décontextualisées de pièces archéologiques.
Résumé de l’auteur
Les publications de référence
Deux publications datées de 1889 ont fait écho à la découverte scientifique de la grotte Roussignol.
« La grotte de Reilhac (Causses du Lot) » signée Émile Cartailhac et Marcellin Boule est une véritable monographie. Les courriers du jeune agrégé d’université Marcellin Boule à son collègue préhistorien permettent de retracer le parcours difficile qui fut le sien pour mettre en forme et éditer le fruit de leurs recherches.
« La grotte des Pouzats – Les grands puits de Reilhac » parue dans le bulletin de la Société des Études du Lot est celle de Félix Bergougnoux, érudit passionné de préhistoire. Il s’offusque Page 6 sur 21 de la destruction des couches archéologiques par le propriétaire du site et dénonce le commerce d’antiquités qui en découle.
Résumé des auteurs
La grotte Roussignol aujourd’hui : reflets d’hier
Une étroite observation des états de paroi de la grotte et des sols, réalisée sans aucune fouille, a permis de repérer et de caractériser de multiples résidus de remplissages sédimentaires correspondant à des lambeaux de couches archéologiques en place. Ces témoins, très périphériques par rapport au coeur des activités préhistoriques, n’en recouvrent pas moins un champ chronologique s’étendant du Paléolithique moyen à la Protohistoire. Ils retracent l’histoire sédimentaire du site, tant dans sa composante géologique naturelle, que dans l’impact des modalités des occupations humaines. À l’occasion de ces travaux, nous avons pu découvrir la présence de vestiges d’épandages de pigments pariétaux probablement paléolithiques.
Résumé de l’auteur
La grotte Roussignol (Reilhac, Lot). Cadre chronoculturel : l’apport de l’industrie lithique
L’abondant matériel recueilli sur le site de Roussignol témoigne de la diversité des activités humaines et de la remarquable longévité d’occupation de la grotte, depuis un possible très lointain Paléolithique jusqu’aux prémices des périodes historiques.
L’omniprésence de l’équipement lithique des nombreux ensembles industriels distingués et l’analyse de sa composante minérale ont permis, en complémentarité avec les autres témoins matériels associés, de documenter le cadre spatio-temporel et évolutif des cultures qui ont fréquenté successivement le site et exploité les ressources naturelles de cette aire géographique caussenarde.
Résumé de l’auteur
Aperçu archéozoologique d’un corpus remanié mais majeur : la grotte Roussignol (Reilhac, Lot)
A l’aube des recherches archéologiques, il y a un siècle et demi, la grotte Roussignol renfermait des quantités exceptionnelles de vestiges osseux correspondant à une grande partie de la chronologie de la préhistoire, ce qui en fait un lieu remarquable du Quercy. Seule une infime part de ce matériel est encore accessible. Nous présentons ici quelques résultats obtenus à partir des principales collections conservées dans le Lot. Elles proviennent de collectes dans les déblais dont l’attribution chrono-culturelle n’est pratiquement pas accessible. L’étude archéozoologique montre que les activités humaines sont responsables de la quasi-totalité de l’accumulation. Le lapin est l’espèce la plus abondante ; il porte des traces de modifications anthropiques typiques de la première moitié de l’Holocène. Le renne est aussi une espèce très abondante ; on constate une grande similarité avec les traitements mis en évidence dans les sites paléolithiques du Quercy. Pour les autres espèces de macrofaune, l’attribution chrono-culturelle est moins assurée. Chevaux et bovinés ont aussi une « allure » pléistocène. Le cerf est la dernière espèce très présente. En Quercy, on observe son exploitation en abondance au cours de plusieurs techno-complexes : au Gravettien moyen, mais surtout à l’Azilien et au Mésolithique où il est fréquemment associé au lapin. Suidés, chevreuil, carnivores, oiseaux et mammifères domestiques sont très rares. Malgré les limites imposées par ce type de corpus, on peut constater que les chasseurs du Paléolithique supérieur ont préféré, ici comme ailleurs en Quercy, des ongulés de petite taille comme le renne. Ceux de l’Azilien et du Mésolithique se sont eux aussi comportés comme observé par ailleurs. Du point de vue des stratégies alimentaires, on peut poser l’hypothèse que la grotte de Roussignol n’aurait pas eu un statut différent des autres sites de la région. Moyennant quelques datations, ce corpus offre la possibilité de documenter assez précisément les modalités d’exploitation du lapin et du cerf.
Résumé de l’auteur
La grotte Roussignol (Reilhac, Lot). L’industrie osseuse, la parure et l’art. Paléolithique, Épipaléolithique, Néolithique.
Selon les témoignages des premiers chercheurs, les armes et instruments en os et bois de cervidé étaient nombreux à Roussignol. Les objets retrouvés dans les collections ou la littérature permettent de montrer la présence des principales cultures du Paléolithique supérieur. Le Magdalénien est particulièrement bien représenté. Un nombre exceptionnel de harpons marque l’Azilien. Seules deux pièces d’emmanchement sont attribuables au Néolithique, sans pouvoir préciser à quelle phase elles se rattachent. La parure est très pauvre, constituée essentiellement de dents animales percées. L’ubiquité de ce type d’objets de parure ne permet pas de les attribuer avec certitude à une culture précise. Seule une belle pendeloque sur os hyoïde de cheval est attribuable probablement au Magdalénien. L’art mobilier est rare, surtout l’art figuratif. Quelques décors en relief ou en ronde-bosse marquent le Magdalénien moyen récent.
Résumé de l’auteur
La statuette féminine ou le « Galet-Femme » de la grotte Roussignol à Reilhac (Lot)
Dans cet article nous étudions un galet appartenant au matériel de la grotte Rossignol ; notre étude montre que le galet a été retouché marginalement pour que sa silhouette se conforme encore davantage à celle des statuettes féminines. Notre étude comparative montre que cette pièce appartient à l’ensemble Gravettien découvert à Rossignol.
Résumé de l’auteur
Vous avez dit Homo : les restes humains de la grotte Roussignol
L’échantillon d’os humains attribués aux couches archéologiques de la grotte Roussignol provient pour l’essentiel, du tri des déblais de J.-P. Rossignol par M. Boule et É. Cartailhac et de la collection Bergougnoux conservée au Musée de Cahors. Quelques os sont issus de ramassages postérieurs dans la grande salle et du tri des collections. Ils sont presque tous décontextualisés et leur attribution à un cadre chrono-culturel s’avère être un exercice difficile de même que l’identification des gestes mortuaires qui ont contribué à leur intégration dans la cavité.
Résumé de l’auteur
La grotte Roussignol après le Néolithique
Les seuls témoins de fréquentation du site durant la Protohistoire sont des tessons de céramique. La phase la mieux représentée est le Bronze moyen, avec des éléments rattachables au Groupe du Noyer. Le Bronze final est moins présent, avec des céramiques de stockage et des céramiques de service plus fines. Le Premier et le Second Âge du Fer sont représentés par quelques tessons. Un fragment de tuile à rebords découvert à proximité de la grotte signale une fréquentation à l’époque Gallo-Romaine.
L’association « Préhistoire du Sud-Ouest » est entièrement
indépendante de la Mairie de Cabrerets. Nous remercions la commune, ses
élus, et la direction du centre du Pech Merle de leur soutien sans
faille.