EXPOSITION – Préhistoire(s) du MAAP – De Laugerie-Basse au Regourdou
Au Musée d’Art et d’Archéologie, 22 Cours Tourny à Périgueux (24)
Du 28 juin 2024 au 3 mars 2025
Salle de l’exposition temporaire – Vitrine n° 1
L’abri Cro-Magnon aux Eyzies (24)
C’est, avec la grotte de Lascaux, le plus emblématique des sites préhistoriques de Dordogne. Mais la raison est différente. Lascaux le doit à la nature même du site, à son contenu. Cro-Magnon le doit à sa petite histoire, et, un temps durant, au rayonnement de son nom dans l’imaginaire collectif français.
L’Homme de Cro-Magnon
Monsieur de Cro-Magnon
Le crâne (et la mandibule) portent des lésions d’abord identifiées comme stigmates d’un granulome éosinophile multiple ou histiocytose X. L’étude paléopathologique réalisée par P. Charlier et A. Balzeau a conduit à la révision de ce diagnostic. Ces lésions correspondraient à une neurofibromatose de type 1 à l’origine de tumeurs bénignes des nerfs périphériques et liée à une pathologie génétique : la maladie de Recklinghausen.
Madame de Cro-Magnon
La perforation, longtemps présentée comme une fracture crânienne associée à son décès, n’est en fait qu’un « coup de pioche » du 19ème siècle.
Les restes humains de deux adultes découverts en 1868 donneront une image physique à cet homme préhistorique dont, quatre ans auparavant à l’abri de la Madeleine, on venait de reconnaître la cohabitation avec des espèces animales disparues. Ce sont toutefois 8 individus : 4 adultes, 3 périnataux (décès à la naissance ou juste après), 1 enfant de moins de 1 an, qui gisaient groupés au fond de l’abri, sur une surface réduite. La datation C14 de coquillages marins associés à ces défunts donnera une date calendaire d’environ 30 000 ans. Y sera donc associé une culture : le Gravettien ancien. L’ancienneté de la fouille et le peu d’informations sur la position des restes squelettiques ne permettent pas de savoir si ces dépôts ont été simultanés ou non. Le bon sens permet d’écarter la concomitance de 3 décès périnataux … à moins qu’il ne s’agisse de triplés. L’éventualité de remaniements post-dépositionnels, volontaires ou non, n’est pas exclue.
Quelques unes des pièces originales à voir dans l’exposition.
Littorines (?) perforées de grandes dimensions.
Le mode de présentation interroge :
– Pourquoi un collier ? Alors que lors des fouilles de l’abri Cro-Magnon tout a été prélevé en vrac et à la pioche.
– Et sur le plan conservatoire : pourquoi ce lien qui parfois passe dans les perforations préhistoriques, en cisaillant les pourtours et réduisant ainsi les possibilités d’étudier l’utilisation des perforations ?
L’autre homme de Cro-Magnon … qui est peut-être une femme. Un dessin … pas beau, sur un bout d’os informe. Et comment regarder la tête : crâne rasé, grande oreille, et petit œil fermé … endormi … ou mort ?
Rédaction Y. Le Guillou. Les données anthropologiques ont été synthétisées par M. Escolà sur la base des écrits de D. Gambier (1990).
L’association « Préhistoire du Sud-Ouest » est entièrement indépendante de la Mairie de Cabrerets. Nous remercions la commune, ses élus, et la direction du centre du Pech Merle de leur soutien sans faille.