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Coup de projecteur sur « le faon à l’oiseau » de Bédeilhac (Ariège)

Analyse et reproduction par imagerie 3D haute résolution d’une œuvre d’art paléolithique au musée d’Archéologie nationale

Le « faon à l’oiseau » de la grotte de Bédeilhac.

C’est le seul mythe paléolithique, magdalénien en l’occurrence, crédiblement identifié par ses composantes descriptives, non naturalistes, et répétitives.

Outre les multiples fractures modernes, on peut noter la présence d’une sorte d’anneau de suspension qui pourrait indiquer une utilisation en tant que pendentif/amulette. Le manche nous est inconnu mais on a aisément tendance à l’imaginer similaire à celui du « faon aux oiseaux » de la grotte du Mas d’Azil.

Une publication de :

Catherine Schwab, Nicolas Mélard, Philippe Catro

Antiquités Nationales n° 53. Pages 116-125.

ISBN : 978-2-491671-03-7

Une description analytique des travaux réalisés qui mérite à elle seule la lecture de l’article.

On ne peut que louer l’intention d’avoir profité d’une opération de numérisation 3D à objectif muséographique, pour relater les difficultés qui se sont concrètement posées, à la fois lors de la numérisation et lors de la restitution d’une copie par le biais d’une « imprimante 3D ».

Les diverses phases techniques des 2 opérations (numérisation puis reproduction) sont très détaillées.

Elles mettent en lumière les faiblesses, les variantes, et la nécessité de recourir, in fine, à un regard et à un « coup de patte » humains, ceux du modeleur-restaurateur en l’occurrence.

On ne retrouve pas les mêmes réserves pour l’intérêt archéologique de la méthode.

On peut regretter certaines phrases un peu génériques, tendance pétition de principe : « Le modèle en haute définition permet l’observation précise de détails, dans le cadre de travaux de recherche ».

     – « précise » : que vaut ce terme s’il n’est pas associé, à minima, à des données métriques ? Puis dans un second temps à la précision et la fiabilité de ces mesures.

      – Un travail de recherche n’a-t-il pas de sens qu’associé à un questionnement ? Et n’est-ce pas le questionnement qui définit la précision nécessaire ?

     – Et on pourrait même poser la question concrète : « dans les savoirs archéologiques issus de l’étude de cette pièce : qu’a apporté le modèle 3D ? »

Une présentation et une mise en perspective de l’intérêt archéologique de la pièce.

Les auteurs introduisent l’article par un rappel synthétique de la petite histoire de  ce « faon à l’oiseau » et des regards que lui ont porté les préhistoriens.

Cette présentation, à la fois synthétique et dense, reste très ouverte. Il faut toutefois noter :

     – Que l’historique du cadre de la découverte est présenté sans réserves, y compris celles qui pourraient avoir des incidences sur l’intérêt archéologique de l’objet.

     – Que, par exemple avec l’expression  « évidemment  pas démontrable » réservée à ce qui ne plait pas, l’analyse est imprégnée de cette dichotomie entre ce qui serait rigoureux et ce qui serait non scientifique. Un regard hasardeux sur le concept de preuve ? Et qu’en est-il du concept de science humaine ?

Numérisation 3D d’un objet ou d’un monument, et parfois restitution d’une copie, sont-ils devenus une finalité en soi ?

Parfois oui, semblerait-il, quand on voit écrit que la réalisation d’un modèle 3D serait une condition indispensable à la délivrance (en France) d’une autorisation (administrative) d’étude d’art pariétal.

Pourquoi, quelques chercheurs et/ou administrateurs l’ont-ils fait inscrire dans les textes ?

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