Cette conférence donnée par Nathalie FOURMENT, Lysianna LEDOUX, et Yann POTIN, 3 préhistoriens confirmés de profils différents, a eu lieu le 19 avril 2024 au Musée des Eyzies-de-Tayac (24)
Que d’émotion dans cette photo d’empreintes de doigts de main, aux ongles écaillés, peut-être rongés il y a plus de 10 000 ans.
Merci aux conférencières de l’avoir offerte à notre regard ; et merci à Michel Garcia qui en fut indirectement l’auteur.
On doit souligner une initiative originale : une pause en cours de conférence pour présenter au public les moulages et contre-moulages d’empreintes humaines préhistoriques issus des travaux de L. Pales dans les grottes, il y a 50 ans.
N. Fourment et L. Ledoux montrant les moulages en élastomères de silicones.
On a regretté l’absence pour raisons de santé de Y. Potin.
Sa présence aurait certainement offert des angles de regard multiples sur L. Pales dont la production scientifique a, avec raison, toujours été encensée, mais dont la personnalité était loin de faire l’unanimité.
Elle aurait aussi permis une réflexion sur l’échec de ce laboratoire de Montseron qui aujourd’hui nous paraît surréaliste, fruit d’un seul homme … pour lui-même ?
On aurait aussi pu comprendre sur quelles bases L. Pales a pu être considéré comme héritier choisi par H. Breuil.
La présentation de l’histoire des moulages était très factuelle.
Quelques anecdotes, pétillantes sans être sulfureuses, auraient montré au public la vraie petite histoire de l’acquisition de certaines collections.
Les impacts conservatoires de ¾ de siècle de moulages ont été peu mentionnés. Mais le temps manquait pour aborder bien des sujets de grand intérêt.
L’impressionnant travail de L. Ledoux dans la grotte de Fontanet est apparu sous des composantes très techniques. On n’a pas clairement saisi l’apport des nouvelles méthodes (enregistrements 3D). Le public attendait peut-être une approche de la dimension humaine des empreintes.
En résumé un thème original, à multiples facettes, qui aurait mérité d’être plus approfondi. Nul doute que lors de prochaines conférences, ces points intéressants, restés dans l’ombre, seront portés à la lumière.
Nous assistons là, sous les auspices de la Directrice du Musée national de Préhistoire, à la rencontre de L. Ledoux, la spécialiste actuelle des empreintes humaines préhistoriques, avec Y. Potin, un des historiens/archivistes de la science préhistorique les plus performants.
On peut espérer quelques documents anciens sur les empreintes magdaléniennes des grottes ariégeoises de Niaux et de Fontanet dans lesquelles L. Pales avait travaillé, voire même fondé l’ichnologie préhistorique.
On peut espérer des regards inédits sur les modes de fréquentation des grottes, à Fontanet ou dans celle du Cussac.
On peut espérer un regard critique sur la place effective de L. Pales, et sur l’état d’esprit dans lequel il a engagé son approche ichnologique.
Et on peut espérer que les questions conservatoires, qui concernent ces vestiges rares et très fragiles, seront abordées sans tabou.
Rédaction Y. Le Guillou
L’association « Préhistoire du Sud-Ouest » est entièrement indépendante de la Mairie de Cabrerets. Nous remercions la commune, ses élus, et la direction du centre du Pech Merle de leur soutien sans faille.