Le choix de rendre hommage à ce personnage récemment disparu était tout à fait justifié. Ce type de manifestation est un difficile challenge.
S. Lacombe a mis l’accent sur ce qui fut peut-être la contribution la plus parlante de R. Simonnet : la cartographie pétrographique et analytique des gites à silex des Pyrénées centrales.
M. Barbaza a insisté sur l’intérêt des séquences aziliennes mises au jour sur le site de Rhodes.
C. Pailhès a mentionné sa publication la plus consultée : Émergence de la préhistoire en pays ariégeois.
Ses travaux dans les grottes du Cheval à Foix, et de Niaux, n’ont pas été oubliés.
Et le tout a été synthétisé dans un chronogramme de l’activité en préhistoire de R. Simonnet dans lequel la grotte de Labastide aurait pu cocher toutes les cases, des années 40 jusqu’à sa disparition en 2023.
La préhistoire est donc restée présente, sans disparaître au profit des anecdotes et de la mise en avant de l’homme.
On a évité l’encensement surfait, si fréquent dans de tels cas, ainsi que le mélodrame, pourtant difficile à éviter quand les hommages sont ceux de personnes qui l’ont côtoyé, apprécié, voire parfois plus.
Au final, la journée a produit une image, certes superficielle, mais sincère et chaleureuse, d’une personne qui a beaucoup apporté à la recherche en préhistoire.
Conférence / présentation par Jean Marc PETILLON, directeur du programme PaléoCet : « The exploitation of whales in the Paleolithic of Atlantic Europe »
Peut-être le titre aurait-il mérité d’être restreint au Magdalénien ; et de fait le sujet dépassait les Pyrénées.
La présentation, de type classique, reprenait surtout une publication de 2013, mais elle était bien menée, sur une recherche originale, intéressante.
Le rapport de l’Homme au monstre des mers existait déjà au Paléolithique, y compris chez des populations qui vivaient à plusieurs centaines de kilomètres du bord de mer.
Les questions posées étaient claires. Des réserves étaient émises sur la plupart des esquisses de réponses.
On apprend que le transport de peaux de baleines est attesté par la présence de restes de coquillages qui en sont des parasites exclusifs.
On dispose du constat argumenté d’une prédation sur cétacés échoués, et pas d’une chasse à la baleine.
Si cette conférence passe à portée : ne pas hésiter : ce sera un moment intéressant.
Sur cette dent de cétacé perforée et gravée, provenant de la grotte de Las Caldas (Asturies) on assiste à la rencontre du bison et du cachalot. Mais qu’est-ce qui a pu associer ces deux animaux dans la vision du monde par nos ancêtres, somme toute pas plus en errances que la nôtre.
Conférence / présentation par Michel BARBAZA et Antoine LAURENT
Le bilan synthétique de travaux anciens (années 1990) auquel s’ajoutaient les récents travaux de 2023, était difficile à suivre. Il en était de même sur le plan topographique, y compris pour les rares personnes qui connaissent bien la grotte : où était-on dans la grotte ; où était-on dans la Galerie Vidal ?
Peut-être la durée restreinte, imposée pour la présentation, aurait-elle-pu inviter M. Barbaza à se centrer exclusivement sur ses travaux dans cette Galerie Vidal.
Des vues de sols fouillés ou en cours de fouille ont révéle une masse de travail importante, et sans nul doute soigneuse.
Des constats très intéressants, très porteurs, ont été mis en exergue. On y trouve l’identification d’un bloc dressé en bord de paroi, ou celle d’une zone d’habitat ou d’occupation intense qui s’arrête dès que commence la zone ornée.
Sorte d’intermède dans le discours de M. Barbaza, A. Laurent présente une courte promenade virtuelle dans le relevé 3D de la Galerie Vidal. C’était beau et bien fait : aucune réserve sur la qualité. Mais :
– Ne faut-il pas aujourd’hui acter que désormais ce type de production est banalisé, tant en termes techniques qu’en termes de coût, même si sa réalisation demande encore une importante masse de travail.
– Le résultat est « déshumanisé ». Jamais, ni il y a 10 000 ans, ni aujourd’hui, la galerie n’a été vue ainsi.
– Même si on nous informe que les anciens (années 1990) relevés de G. Sauvet pourraient être collés sur ce beau support 3D, on perçoit mal l’apport de ce travail pour la recherche hormis celui, très utile, d’être un outil métrique (et peut-être un jour colorimétrique) fiable et souple. Et c’est peut-être pourquoi le lien de cette présentation d’A. Laurent avec celle de M. Barbaza n’était pas explicite.
M.Barbaza espère une publication prochaine de ses travaux dans la grotte de Bédeilhac sous forme d’une monographie. On l’attend : ces travaux la méritent.
Au pied d’un d’un bison vertical peint, difficilement lisible, un bloc rocheux, dressé là probablement au Magdalénien, et identifié comme tel par M. Barbaza.
Y a-t-il un lien entre la peinture et cet aménagement ?
Rédaction Y. Le Guillou
L’association « Préhistoire du Sud-Ouest » est entièrement indépendante de la Mairie de Cabrerets. Nous remercions la commune, ses élus, et la direction du centre du Pech Merle de leur soutien sans faille.